Comment je me lance dans l’écriture d’un nouveau roman ?

Comment je me lance dans l’écriture d’un nouveau roman ?

Si vous êtes ici, avec moi, c’est que vous aimez écrire. Je vais vous expliquer comment naît chez moi la création d’un roman. J’ai autoédité une nouvelle. Un roman sera prochainement disponible et j’en ai un autre en cours d’écriture (un et demi en fait). J’ai remarqué que le processus, en ce qui me concerne, est toujours le même. Sans pour autant avoir fixé des règles rigides dans mon processus d’écriture. Disons qu’il s’agit plus d’habitudes qui se sont installées quand je me lance dans l’écriture d’un nouveau roman.

1 — Oh oui, ça vient, ça vient : ou comment vient l’idée

Ça ne vient pas du tout aussi vite. L’idée peut venir de n’importe où, de n’importe quoi. D’un article de journal, d’une personne croisée dans la rue, d’un morceau de dialogue ou d’un personnage dans un film ou une série. Je n’ai pas de sens dans ma façon d’opérer. Je m’en explique. Je ne commence pas par chercher une histoire à raconter, pour ensuite y coller des personnages, puis combler avec des scènes. Non. Le début, ça peut être une phrase, un physique, un échange verbal avec des collègues, mais aussi un fait divers ou une personne que j’ai croisée. Je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment-là, ça me « marque ». Je le note en utilisant le premier outil à ma disposition pour ne pas oublier : une note écrite dans mon téléphone ou sur un morceau de papier. Et je sais que je tiens un début de quelque chose. C’est ça la base de mes livres. Pourquoi telle remarque ou tel fait s’accroche à moi ? Je n’en ai aucune idée, mais c’est comme cela que cela fonctionne. C’est mon matériau de base et tout part de cet instant.

2 — L’idée à développer

Je suis très branché par l’outil informatique (branché, informatique… je suis certain que vous êtes déjà en train de vous tenir les côtes). Mais pour cette toute première brique de travail, cette base, je l’écris de façon systématique sur une feuille de papier blanc format AA au stylo bille (bleu de préférence). C’est à partir de ce moment là où je fais travailler mon imaginaire. Cette brique, une fois couchée sur le papier, me reste en tête et l’histoire commence à se former. Je ne note rien, je la visualise. Si c’est une phrase, je me demande : « Qui aurait pu la dire ? Et pourquoi ? ». Si c’est une personne croisée : « Qui est cette personne ? Pourquoi est-elle habillée comme ça ? Que fait-elle ? » Et ainsi de suite. Je note mes idées, toujours sur cette feuille de papier. Je biffe, je noircis, je note des mots dans tous les sens, je reviens en arrière. Je tire des traits verticaux pour créer des séparations, par exemple « personnages, idées à développer, lieu… » en laissant tout un espace vide. Même si c’est vide et que je n’y ai rien noté, le fait de voir ces mots écrits noir sur blanc s’imprime dans mon cerveau et m’oblige à y réfléchir. Vous allez me dire, c’est compliqué d’écrire une histoire sans le nom d’une personne. Pas tant que ça en fait. Moi, au début, je n’ai pas décidé de leur nom encore. Mais pour m’y retrouver, je mets X ou Y ou Z, ami 1, ami 2, père de X…

Quand j’ai un début d’histoire qui semble tenir la route, un ou deux personnages avec quelques caractéristiques, même une esquisse de mots, je bascule sur l’ordinateur.

3 — Mon brouillon papier, sous forme numérique tu deviendras

Ça fait très geek (technomaniaque, comme diraient nos amis québécois) dit comme ça, mais il n’en ait rien. Lorsque ma feuille de papier commence à être trop bouillonne et qu’il y en ait dans tous les sens, c’est le moment d’organiser mes idées de façon plus maîtrisable. J’ouvre donc mon Mac et je lance Scrivener.

Concernant l’outil informatique. Avant d’être l’heureux propriétaire d’un Mac, j’étais sur Windows. Lorsque j’ai eu mon premier iPhone, je me suis dit « Ouah, c’est ça Apple ? » Pensant que l’expérience utilisateur serait du même niveau sur ordinateur, je suis passé sur un Mac. Et je ne regrette pas du tout. Cela nécessite un rapide temps d’apprentissage. En fin de compte, choisir Mac, c’est choisir la fiabilité et la stabilité (Tim Cook, si tu me lis, n’hésite pas à me lâcher un petit billet…). Je ne vais pas rentrer dans la polémique ou la guéguerre Windows/Apple. Je fais part de mon avis non sponsorisé. Reprenons. J’ouvre mon Mac et je lance Scrivener. C’est pour moi, pour tout auteur qui souhaite construire son livre et qui se respecte, l’outil indispensable. Il s’agit d’un investissement à faire : 53 € actuellement, avec des possibilités et une personnalisation incroyable. Je ne vais pas faire une thèse sur ce logiciel d’écriture (je précise tout de suite : il n’écrit pas tout seul…) et d’organisation, mais pour moi, il est indispensable. Avant de l’acheter, j’ai utilisé plusieurs autres logiciels : OpenOffice, LibreOffice, la suite Microsoft Office. Finalement, je n’utilise plus que Scrivener et Word. Peut-être que Word peut vous contenter, mais pour moi, il ne permet pas de s’organiser comme Scrivener et de réunir tout, mais absolument tout, au même endroit (fiches personnages, chapitres, photos, liens web, idées…) L’essayer, c’est l’adopter.

Je lorgne de plus en plus vers les solutions orientées dans le Cloud : Google documents, Office 365. À tester. D’ailleurs, j’écris cet article actuellement avec Google Docs.

4 — S’organiser, c’est avancer

Au fur et à mesure et en prévision de mon histoire, je crée mes dossiers, sous dossiers vides, ainsi que mes fiches de personnage avec des noms génériques. En même temps, je réfléchis à l’histoire. Je pense à des scènes, à des physiques ou des lieux qui pourraient m’inspirer.

Mes fiches les plus importantes dans Scrivener, surtout lorsque je suis au début de mon roman, ce sont les fiches « idées à développer », « scène à insérer » et « synopsis ». J’y note absolument tout ce qui me vient à l’esprit en effectuant un premier classement. Même ce qui me paraît mauvais ou inexploitable. En bas de ces fiches, je rajoute une ligne nommée NON. Si une idée me semble inutilisable sur le moment, elle y est coupée-collée, afin de ne plus me polluer l’esprit. Ne supprimez rien de ce que vous écrivez. Jamais. Vos écrits, vos textes, vos idées ou ces quelques mots griffonnés représentent votre matière première, votre or noir. Cela pourra vous servir dans un autre roman (nous aussi, les auteurs, on pratique le recyclage !).

Dans Scrivener, j’arrive à cette étape où j’ai créé le squelette presque vide de mon futur livre. J’y ai recopié le contenu de ma première feuille A4 en ajoutant tout ce qui a pu me venir à l’esprit par la suite. Tout le reste de l’écriture jusqu’au mot fin sera rédigé à l’aide de Scrivener. À une exception près (il en faut toujours une, comme en maths ou en français…) : ma frise temporelle. C’est cette dernière qui sera le canevas de mon histoire et qui me guidera.

5 — Ma frise temporelle

Elle aussi a droit à sa feuille en papier format A4 pour commencer. Je la prends à l’horizontale et trace un trait au milieu. Elle me servira de ligne de vie pour tout le roman. J’y ajoute des flèches, des traits verticaux, des annotations, des dates, des durées… Mais aussi une deuxième ligne horizontale d’une autre couleur pour les intrigues secondaires. Je découpe aussi cette ligne en deux ou trois parties, pour assurer un équilibrage entre le déroulement de l’histoire et le nombre de chapitres.

Je ne note sur cette frise que les points clefs de l’histoire. Lorsque j’ai suffisamment d’éléments, je la reprends en intégralité en version numérique. J’ai déjà essayé des sites en ligne et des logiciels, mais je ne me sers plus que de celui-là : Pages sur Mac. Très simple d’utilisation, très visuel, il me permet de faire ce que je veux de ma frise.

Pour finir, je dirai que cette frise est plus destinée à être un support visuel du déroulement global de mes intrigues plutôt qu’à être de la création pure.

6 — Ma routine. Quelle routine ?

Un sujet sur lequel tout le monde ou presque est d’accord, c’est qu’il faut se créer une routine, des habitudes régulières d’écriture : un lieu particulier pour écrire et réservé qu’à cela (même si ce n’est qu’un bout de table), un moment précis dans la journée, des outils et des affaires posés au même endroit. Bref, un peu comme tata Odette qui tous les jours, même si une tornade passait devant ses fenêtres, à la même heure, se poste devant sa télévision pour ne pas rater les feux de l’amour et le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut…

Pour moi, ce n’est pas comme cela que ça marche (même si je préférerais). En général, mon cerveau est plus apte et opérationnel vers dix-sept heures (allez savoir pourquoi). Mais si une idée me vient et que j’éprouve une irrésistible envie de la développer, je peux commencer à écrire et lever mon nez que quatre heures après.

7 — Mon matériel

Comme je vous l’ai dit, je possède un MacBook Pro 13 pouces de 2015 qui ne m’a jamais fait défaut. J’ai aussi un écran LED 24 pouces qui me permet d’afficher par exemple deux pages côte à côte (Word/Scrivener ou Scrivener/navigateur). C’est à mon sens un confort très appréciable, voir indispensable. Pour compléter mon équipement, un clavier filaire (pas cher et pas de problème de pile) et une souris me permettent de laisser de côté mon mac et de profiter ainsi que mon grand écran.

8 — Mes conseils en vrac

  • Sauvegardez, sauvegardez et sauvegardez ! Sur au moins deux supports différents par mesure de sécurité.
  • Écrivez, écrivez, écrivez ! Même si ce n’est pas le bon jour. Même si vous ne pensez rien sortir de bon. Faites-le.
  • Lâchez la bride à votre imagination. Parfois, lorsque j’écris, les personnages décident eux-mêmes d’aller dans telle ou telle direction. Alors que leurs parcours sont prévus et réglés, ils choisissent autre chose. Laissez faire et voyez où cela va vous mener. Pour les intrigues, c’est pareil. L’essentiel est de ne pas se perdre.
  • Plus longtemps vous vous abstiendrez d’écrire (que ce soit justifié ou non) et plus dur sera le moment où vous vous y remettrez.
  • Formez-vous : lisez/regardez/écoutez tout ce que vous pouvez sur le monde de l’autoédition et de l’écriture. La littérature dans ce domaine est variée et riche, mais d’une qualité très inégale. Qu’importe : même d’un ouvrage moyen, vous en retirerez toujours quelque chose.
  • Échangez sur les forums avec d’autres auteurs autoédités. Ça ne pourra être que positif.
  • Trouvez des bêta lecteurs en dehors de votre cadre familial/amical. Leurs avis, même s’ils sont pétris de bonnes intentions, ne sont jamais impartiaux. Ils liront votre œuvre à travers le prisme de leur auteur qu’ils connaissent pour lequel ils ont de l’affect.
  • Combien de temps doit durer une séance d’écriture ? Il n’y a pas de durée prédéterminée. C’est vraiment quelque chose d’individuel. Mais fixez-vous des objectifs (nombre de mots, pages…) et augmentez-les au fur et à mesure. Vous progresserez, c’est certain.
  • Remplacer le café par la chicorée, c’est bon pour la santé !

Pour conclure

Tout ce que je viens de vous relater ne concerne que mon organisation, mes choix et mes pratiques. Ce n’est pas un guide ou des consignes à suivre. Mais si certains passages peuvent pour aider, vous éclairer, vous inspirer, tant mieux. Et si ce n’est pas le cas, la curiosité (non, ce n’est pas un vilain défaut quand on est auteur !) vous aura au moins projetée pendant ces quelques lignes dans la tête d’un auteur qui n’est pas vous.

Le processus d’écriture est quelque chose d’ingrat, de difficile et de solitaire. Mais lorsque vous aurez le tout premier exemplaire de votre livre entre les mains, toutes ces épreuves ne feront que renforcer votre envie de continuer.

Et si vous l’avez déjà fait une fois, pourquoi ne pas recommencer ?

Post-scriptum

Google Docs, c’est vraiment intuitif et ergonomique à utiliser. N’hésitez pas à le tester. Pour les ayatollahs de l’écriture inclusive, rajoutez les e.s.e.re.se.zzzz là où cela vous chante. Moi, ça me fait trop mal aux yeux.

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